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Du temps pour lire
27 décembre 2018

LE SILLON, par Valérie Manteau

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Premières phrases

Sur la petite place avant les restaurants il y a un bâtiment, on dirait une église. J'y suis, je t'attends devant - c'est fou je passe ici tous les jours et je n'avais jamais remarqué ce clocher. L'essayiste Ece Temelkuran dit que notre aveuglement séléctif est la maladie de la Turquie contemporaine, me voilà donc amnésique comme une Turque. D'après elle, si on demande aux passants qui a construit toutes ces églises en plein coeur des villes d'Anatolie, saisis par l'inquiétante étrangeté de leurs silhouettes, ils botteront en touche : elles sont quasiment préhistoriques ! Sainte-Euphémie-de-Chalcédoine : le nom est presque illisible mais sans doute pas préhistorique. En attendant Sara, je franchis le seuil pour en savoir plus, mais à l'intérieur, tout est en grec. J'interroge internet. Wikipedia ne s'ouvre pas, bloqué depuis des mois par le gouvernement. D'autres sites contournent l'obstacle.

 

Pourquoi ce livre

J'ai lu Le Sillon un peu avant que le Prix Renaudot lui soit décerné. C'est donc sans aucun a priori que je suis rentrée dans cette lecture qui m'a été conseillée par l'amie d'une amie, que je n'ai vue, "en vrai" que quelques fois mais qui, via facebook et autres, a très bien compris vers quoi tendaient mes goûts littéraires !

 

Mon avis

Le Sillon » de Valérie Manteau est une merveille, l'histoire d'une journaliste partie vivre en Turquie et qui nous livre ses réfléxions sur sa vie amoureuse avec un Turc, sur ses pérégrinations dans Istanbul, sur ses observations du pays, du monde, de la vie en général. En trame de fond, un projet d'écriture fait fil rouge, sur l'assassinat en 2007 de Hrant Dink, un journaliste turc d'origine arménienne.

J'ai trouvé l'écriture de Valérie Manteau exceptionnelle, comme une respiration. Les dialogues sont retranscrits comme ils viennent, comme si le lecteur était dans l'esprit de la narratrice, comme si un micro était tendu pour saisir l'ambiance de l'Instanbul du livre.

Je ne sais pas s'il faut connaître Istanbul, Kadiköy, Beşiktaş, Taksim, pour aimer Le Sillon comme je l'ai aimé. Je ne sais pas s'il faut avoir lu Elif Shafak, Hakan Günday, Nazim Hikmet. Sans doute que non, vu le Renaudot. Pour moi, par contre, la lecture a eu une double saveur, étant donné mon attachement pour la Turquie, rendu possible par une autre amie qui m'a fait découvrir son pays.

J'ai classé ce livre en diamant sur Booknode. Je ne fais pas ça souvent. Pour 2018, ce n'est arrivé qu'une fois.

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L'âme de la vallée, Christian Signol

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