BETTY, par Tiffany McDaniel
Voilà.
J’ai rencontré Betty et sa famille. Peut-être un peu tard après une grande partie de ses lecteurs, au vu du succès de ce roman, mais ça y est, La Petite Indienne fait partie de moi.
Betty est une petite fille née peu après la Seconde Guerre Mondiale dans une famille pauvre et rurale, les Carpenter. Alka, sa mère, est blanche, Landon, son père, est Cherokee, elle a trois frères, Leland, Trustin, Lint, et deux sœurs, Fraya et Flossie. L’équilibre familial se construit via les traumatismes générationnels portés par Alka et la force mentale de Landon. De nombreux thèmes traversent le roman : le racisme, l’inceste, le suicide, la violence, la pauvreté, la condition féminine, l’intolérance. Et pourtant, l’écriture, ronde et poétique, de Tiffany Mc Daniel évite le pathos et le voyeurisme, malgré des scènes très dures. La magie est là, il y a du souffle et de la beauté dans cette histoire, finalement un peu comme par exemple dans Beach Music ou dans Les Marches de l’Amérique
J’avais un peu peur avant, je craignais d’être déçue à force d’avoir lu tant d’avis positifs, j’avais l’impression d’avoir une sorte de pression, comme l’obligation de devoir aimer Betty. Pourtant, elle n’a rien à craindre cette petite fille, elle a la force des grands personnages, ceux qui ne peuvent pas être oubliés. Le récit de cette famille, à la fois dysfonctionnelle, cruelle, magnifique et tragique, marque à jamais. Et la littérature, c’est ça.
Et Betty, la voici :